Pourquoi les hommes font-ils plus de vélo que les femmes ?

Dans la province d'Anvers, 1 homme sur 3 fait du vélo quotidiennement, tandis que près d'1 femme sur 3 ne fait que rarement ou jamais de vélo. (*1) À Bruxelles, en 2019, 63,9 % des cyclistes étaient des hommes, contre seulement 36,1 % de femmes. (*2) Les hommes font nettement plus de vélo que les femmes. Julie Van Garsse, de zij-kant, explique d'où vient cette inégalité et comment nous pouvons faire en sorte que davantage de femmes enfourchent leur vélo.

Julie : « Le cyclotourisme est en plein essor chez les femmes, mais lorsqu'il s'agit de se rendre au travail ou d'autres déplacements pratiques, le cycliste moyen est un homme, plutôt jeune et hautement qualifié. Pourtant, le vélo est un tremplin vers l'émancipation et l'indépendance : on peut se déplacer rapidement, librement et à moindre coût. »

Sentiment d'insécurité

Julie : « Les femmes se sentent plus en danger à vélo que les hommes. Cela n'est pas uniquement dû à la circulation intense, mais aussi au fait que les hommes dominent l'espace public. Les femmes sont confrontées à des regards et des commentaires déplacés. Surtout dans les endroits où le contrôle social est faible, elles sont davantage enclines à rechercher la sécurité de la voiture, du bus ou du taxi. »

Des pistes cyclables éclairées et propres

Julie : « C'est aux décideurs politiques de faire en sorte que les femmes puissent faire du vélo en toute sécurité. Un meilleur éclairage et la propreté des rues peuvent faire disparaître le sentiment d'insécurité. Depuis la mort de Julie Van Espen, la ville d'Anvers travaille à un meilleur éclairage de la liaison cycliste le long du canal et la piste cyclable est agrémentée de street art. Cela renforce le sentiment de sécurité. »

« Une étude réalisée par Pro Velo Bruxelles montre également que le sentiment d'insécurité est encore plus fort chez les femmes qui ne font jamais de vélo. La sensibilisation au vélo en tant que moyen de transport et les cours destinés aux cyclistes novices sont tout aussi importants pour dissiper ce sentiment. »

Le trip chaining est plus facile en voiture

Julie : « Il est également vrai que les femmes se consacrent encore davantage au foyer et à la famille. Elles effectuent souvent des trajets complexes avec de nombreux arrêts : elles conduisent les enfants à l'école ou à la crèche, font encore quelques courses sur le chemin du travail, puis récupèrent les enfants le soir. C’est ce que nous appelons l'enchaînement des trajets ou ‘trip chaining’, et cela n'est pas facile à organiser à vélo. »

« Il existe des vélos-cargos électriques, mais ils sont chers et bien souvent, l'infrastructure cyclable n'est pas adaptée. Des pistes cyclables plus larges et des parkings à vélos plus grands permettent d’opter plus facilement pour le vélo que pour la voiture. »

Rendre le vélo abordable

Julie : « La politique présente le vélo comme l'alternative moins chère à la voiture. Cependant, nous constatons que les familles vulnérables n'ont pas les moyens d'investir dans un vélo, un casque et un bon antivol. Nous œuvrons donc pour des cours (de réparation) de vélo accessibles, pour une Vélothèque dans le quartier, dans laquelle on peut louer des vélos bon marché pour les enfants, ainsi que pour un soutien financier plus important. »

Tour à vélo avec une touche féminine à Anvers

Julie : « Afin de susciter l'intérêt des Anversoises pour le vélo, le mouvement féminin progressiste zij-kant a organisé le dimanche 12 septembre un tour à vélo intitulé ‘Fietsen geeft A vleugels' (Le vélo vous donne des ailes). La visite s'est déroulée en passant par des rues portant des noms de femmes remarquables et a permis de découvrir du street art réalisé par des artistes femmes. Une façon de montrer que les femmes ont elles aussi leur place dans l'espace public ! »

(1) Chiffres issus de De Grote Fietsenquête, (la grande enquête vélo), réalisée par iVOX pour la province d'Anvers (18/12/2018).
(2) D'après l'enquête vélo de Pro Velo Bruxelles.

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