Faire ses navettes à vélo quand on est médecin en soins intensifs à l'époque du coronavirus.
Michael Casaer est médecin en soins intensifs à l’UZ Leuven. Tous les jours, en cette crise du coronavirus, il parcourt 12 kilomètres en speed pedelec pour se rendre au travail. « C’est une période stressante et je suis content d'avoir une heure d’exercice tous les jours. Le vélo m’a surtout réjoui dans les deux semaines de phase préparatoire à cette catastrophe. Au Département de Médecine Intensive et au Centre des Brulés de l'UZ Leuven nous sommes habitués à la gestion des catastrophes. Mais l’ampleur de cette crise est inédite. Elle a peut-être mis plus de temps à nous toucher qu’une attaque terroriste, par exemple, mais nous ignorons combien de temps elle durera. C’est une situation qui génère de l’incertitude et de l’inquiétude. Le vélo me détend et m’aide à trouver des solutions aux problèmes que je rencontre professionnellement. »
L'avantage mineur de cette épidémie et du confinement qu’elle engendre, c’est qu’on peut rouler tranquillement. « C’est loin d’être le cas en temps normal : même si la situation s’est améliorée, les pistes cyclables ne sont généralement que des tronçons le long d’axes très fréquentés. » Michael suggère que les gros employeurs pourraient faire davantage d’efforts pour créer de meilleures infrastructures ou pour les construire eux-mêmes.
Fort de ses 20 ans d’expérience, il souligne toutefois que le nombre de victimes d'accidents de vélo reste heureusement limité dans l’unité des soins intensifs. « Ce qu’on voit parfois, malheureusement, ce sont des cyclistes qui tombent - en raison d’un manque de protection ou d’infrastructure -, puis qui sont percutés par un bus ou un camion. Ces accidents provoquent souvent des lésions majeures et une longue revalidation. »
En tant qu’employeur, l’UZ Leuven encourage l’usage du vélo pour les navettes par plusieurs initiatives : hangars à vélos spacieux et modernes, réparation des deux-roues pendant les heures de travail et depuis peu, leasing de vélo pour les médecins avec échange salarial. Avant le speed pedelec, Michael alternait entre le vélo de ville et la moto pour aller travailler. Voilà près d’un an qu’il a fait l’acquisition d’un speed pedelec grâce à une formule de leasing intéressante, et il en profite tous les jours. « Je dois me forcer à sortir de temps en temps ma moto pour qu’elle ne rouille pas ! »